mercredi 23 mars 2011

Hakim Laâlam



Les gentils exilés qui prennent de gentilles Zinitiatives


Par Hakim Laâlam
Email : laalamh@yahoo.fr
Je rappelle qu’en marge du Salon de l’automobile d’Alger, un
autre salon, celui du bricolage, bat son plein aux…
… Zae !

Non ! Wallah, juré promis que je ne vais pas vous la jouer «l’armée de l’intérieur contre l’armée de l’extérieur». Les choses sont bien évidemment plus compliquées que cela. Sûrement plus compliquées que la simple vision manichéenne d’un clown chroniqueur relégué en page 24 d’un quotidien, fût-il prestigieux. Il ne s’agit donc pas de tomber dans le raccourci qui consisterait à railler la résurrection miraculeuse, ces dernières heures, de compatriotes, «acteurs politiques, universitaires, médias» que je croyais très sincèrement morts, ensevelis sous des tonnes de terre qu’ils ont eux-mêmes mises entre leur pays et les contrées plus ou moins lointaines où ils ont échoué. Je remarque juste, à partir de ma tanière, de mon petit théâtre de guignols, que d’autres acteurs politiques, natifs de révolutions voisines, ont joint le geste à la parole. Je n’ai pas la berlue et pense avoir, comme vous tous, vu et bien vu les Tunisiens Moncef Merzougui et Rached Ghannouchi regagner Tunis. Tout comme j’ai vu débarquer à l’aéroport du Caire Mohamed Al Baradei. Ces acteurs-là ont accompli le geste suivant : le matin, au réveil, ils se sont douchés, ils ont pris leur petit-déjeuner en France, en Autriche ou ailleurs dans le monde. Ensuite, méthodiquement, ils ont empli une valise d’effets personnels divers, comme du change, une brosse à dents, un after-shave ou un déo, se sont dirigés vers un aéroport et y ont embarqué pour leur pays. Une fois sur place, ils ont intégré une dynamique, chacun à sa manière. Critiquable ou pas, ce n’est pas le sujet ici, aujourd’hui. Le fait étant là. Ils sont rentrés. Je dis ça, parce que je ne vois pas les arrivées de l’aéroport international d’Alger ou d’un quelconque autre aérodrome du pays encombrées par les débarquements en masse de nos gentils exilés auteurs de gentilles Zinitiatives. Pourtant, ça serait tellement bien s’ils venaient, s’ils rentraient. C’est chez eux ici ! C’est chez vous ! D’accord, vous avez quitté le pays sous la contrainte, parce que menacés dans votre vie, sûrement plus menacés que nous. Nous les vieilles peaux de rhinocéros trop dures, pas assez sensibles pour prendre conscience du danger et ayant commis l’acte irraisonnablement inconscient d’être restés ici. Non ! Maintenant, tout va bien en Algérie. Grâce à la concorde. Grâce à la réconciliation. Que vous appeliez d’ailleurs de tous vos vœux. Eh ben, c’est fait ! Nous sommes tous frères sous le soleil d’Algérie. Ne manquent plus que vous. Nous vous attendons ! Et puis, c’est tellement plus pratique de vous avoir en face de nous, à portée d’haleine, pour que vous nous expliquiez de vive voix vos gentilles Zinitiatives, que vous nous éclairiez de vos réflexions et autres contributions jusque-là envoyées par poste, par mail ou par fax. La technologie, c’est bien, mais la communication directe, c’est tellement mieux. Allez ! Revenez ! Wallah que vous nous avez manqué ! T’wahech’nakoum ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire