mardi 22 mars 2011

Les propositions d’Aït Ahmed, IL INVITE LES ALGÉRIENS À SE REMOBILISER POUR UNE SORTIE DE CRISE

Actualités : IL INVITE LES ALGÉRIENS À SE REMOBILISER POUR UNE SORTIE DE CRISE
Les propositions d’Aït Ahmed




Aït Ahmed s’invite au débat. Il a adressé hier un message aux Algériens où il propose une sortie de crise. Une lettre dans laquelle il estime nécessaire une mobilisation de tous pour aboutir à l’autodétermination du peuple qui passe inexorablement par une assemblée constituante.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Le leader du Front des forces socialistes (FFS) sort de son silence. Dans un long message adressé au peuple algérien, intitulé «Pour une alternative démocratique et pacifique», il fait un diagnostic de la situation politique et propose des solutions car, dit-il, «à chaque fois que cela sera nécessaire, il faudra apporter les clarifications indispensables à une véritable construction politique nationale, démocratique, populaire et pacifique».
«Cinquante ans après, nous voici face aux mêmes absences»
Le numéro un du FFS commence par dire que l’Algérie ne saurait être en marge des mouvements qui traversent la région. «La crise algérienne s’inscrit naturellement dans le cadre des crises en cours. Pour autant, il n’est pas question de céder à une quelconque «contagion démocratique» dans l’explication et le traitement de chaque situation nationale», écrit-il, estimant que l’occasion est tout de même donnée pour «mettre à nu les pratiques de dépolitisation et de désarmement moral propagées par les tenants de la violence». Aït Ahmed n’épargne pas au passage ceux qui «trop pressés de substituer leur agenda à celui de la société, ils ont voulu profiter de quelques confusions médiatiques soigneusement entretenues pour semer, encore une fois, le trouble». La crise, Aït Ahmed situe ses prémices au lendemain de l’indépendance. «Cinquante ans après la proclamation de l’indépendance nationale, nous voici face aux mêmes absences : absence d’un Etat de droit, absence de vie politique, absence de constitution digne de ce nom, absence d’institutions légitimes capables de protéger le peuple autant que le pays des abus et d’assurer son droit à vivre dans la liberté et la dignité», écrit-il. Et d’ajoutant : «C’est la part confisquée de démocratie, de liberté, de souveraineté, de citoyenneté, de justice et d’égalité devant la loi dans la construction d’un véritable Etat de droit qui a troublé les lendemains des indépendances. Et c’est cette part de liberté confisquée qui revient périodiquement, portée par de nouvelles générations, pour affirmer, haut et fort, que sans liberté des individus et des peuples, il n’y a ni indépendance ni souveraineté nationale, ni développement économique, politique et social».
Ni guerre civile ni dictature
Comment sortir de cette crise quasi chronique ? Le président du FFS considère qu’il serait «léger de croire qu’il suffirait de dissoudre des institutions ou des partis pour que sortent de leurs décombres d’autres institutions et d’autres partis tout prêts pour un usage démocratique. Tort surtout de croire que l’union est dans le reflux du politique au profit du fusionnel. Les unions sacrées et les faux consensus ne donnent que de fausses solutions». Une priorité, cependant, «la construction d’un système politique qui rende sacrée la préservation du sang des Algériens. Et cela ne sera possible que dans le cadre d’un Etat de droit, construit précisément par les gens pour respecter et faire respecter le droit des gens». Aït Ahmed préconise une «autodétermination du peuple» qui doit impérativement passer par «un ancrage social plus large». Aux acteurs de ces luttes, estime Aït Ahmed, il manque «de se voir et de savoir ce qui les lie et ce qui les sépare et comment ne pas tomber dans les pièges de la division, de la dispersion et de la diversion», au moment où «le mur de la peur a été remplacé et aggravé au plus profond de la société par un mur de lassitude et de dégoût devant la vénalité et la vassalité des fausses élites imposées à l’ombre de la terreur, de la mafia politico-financière, des élections truquées, des médias sous haute surveillance ». Seule alternative possible, une réorganisation en profondeur de la société. «Du collectif de quartier au mouvement syndical, de l’association écologique au mouvement d’étudiants et du mouvement des femmes pour leurs droits à celui des lycéens, des chômeurs, de l’organisation autonome des cadres, des intellectuels, des universitaires à l’organisation sérieuse des entrepreneurs et de toutes les corporations. Pour que la vie des partis politiques ne soit pas qu’une lutte perpétuelle pour le positionnement interne. Pour que la vie politique nationale ne soit pas mise en hibernation entre deux élections. Et pour que le pays ne soit pas en permanence mis en demeure de choisir entre la peste de la guerre civile et le choléra de la dictature politique ou religieuse. » Au terme de ce processus, estime Aït Ahmed, la remobilisation citoyenne aboutira à «la refondation institutionnelle, qui remette les droits des citoyens, leur sécurité et leur développement ainsi que ceux du pays au cœur d’une constitution digne de ce nom, parce qu’enfin issue d’une assemblée constituante librement élue par des Algériens libres.»
N. I.

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