mercredi 21 décembre 2011

La Révolution Kabyle ou la Révolution Tranquille… à sens unique

 

December 21, 2011
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FFS, RCD, MAK: 3 partis semblables opposés par les sommetsSi, comme disait Oscar Wilde ( ?), la Grande Bretagne et l’Amérique sont divisées par la même langue, les partis Kabyles sont plutôt divisés par les mêmes causes. Trois leaders politiques à réputation égale se neutralisent le plus souvent dans leur résultante pour former le point mort de notre cause identitaire. La quantité de mouvement qu’ils produisent n’est pas de nature à inquiéter les autorités où tout baigne dans les hydrocarbures saturés d’arabo-islamisme. La masse du massif imposant du Djurdjura s’ efface devant la vitesse quasi nulle de l’ évolution de la condition identitaire Kabyle. En plus, les sommets de nos montagnes paraissent moins importants en hauteur que les gisements de notre desert en profondeur. De quoi engloutir nos majetueueses montagnes dans le gisement de Hassi Messoud. Bref ! On peut dire que dans le meilleur des scénarios, que quand deux partis kabyles se suivent le troisième se met à l’infinitif.

Si on pose, par ordre chronologique, nos 3 partis, FFS, RCD et le MAK, et si on prend chaque première lettre de chaque parti, on formera un parti résultant, illustratif de notre désunion, qui se nommera le FRM ou Forces de Rejet Mutuel.

Tant bien que mal, nos trois leaders, nous pouvons certes ne pas partager leurs points de vue mais nous leur devons du respect pour leurs sacrifices et surtout ne pas les oublier. Car l’oubli a causé, à travers les âges, de sérieux dommages à notre mémoire historique.

La peine d’acquérir et le soin de conserver: un reméde à notre mémoire volatile
Ainsi, a toujours été le cas pour les héros berbères qui ont jalonné notre histoire plusieurs fois millénaire. On les connait à peine, faute de ne pas avoir suffisamment honoré leur mémoire. Si la poésie de la Djahilia arabe nous est parvenue presque intacte, aussi loin que nous regardons derrière nous, nous ne pouvons aller plus loin que Si Mohand Ou M’hand. Non seulement on avait produit aux noms des autres mais, aussi, on n’a pas su conserver le peu qu’on avait produit sous notre propre nom. La peine d’acquérir et le soin de conserver, avertissait La Fontaine, ôtent le prix à l’or qu’on croit si nécessaire.

Peut-on faire la part des choses au point où, tout en étant en désaccord avec nos hommes politiques, en l’occurrence, Ait Ahmed, Saïd Sadi et Ferhat Mehenni, reconnaitre à chacun d’eux sa part de sacrifice et son louable parcours révolutionnaire aussi infructueux qu’il paraisse être. Les saluer pour leur résistance à l’infernale machine bi-continentale de l‘arabo-baathisme bien huilée au pétrole, qui projette d’effacer nos traces de la surface du globe. Là, leur mérite est d’ordre de résistance. On peut, aussi, respectueusement, reprocher à nos leaders berbères la maigreur du butin identitaire qu’on a pu glaner à l’histoire en un demi-siècle siècle de lutte : c’est du quasiment rien. Sont-ils à blâmer ? Probablement non. Ils sont, aussi, victimes d’une ancestralité peu revendicatrice et d’une passivité désastreuse qu’ils sont obligés de tout réinventer dans ce vide historique sidéral. Bon gré, malgré, c’est aussi à eux que nous devons ce peu de choses que nous avons conservé. Au hit parade des peuples qui ont lutté pour leurs causes, nous sommes probablement les premiers à la caisse et les derniers à la queue. Nous avons toujours servi l’Algérie en premiers et servis en derniers, comme conformément à la théorie de qui- perd- gagne.

Ça ne sert à rien de produire des héros et des martyres si on ne rentabilise pas dans l’histoire leur héroïsme, leur stratégie, leurs échecs… et positiver leur sens du sacrifice. La fierté d’un peuple réside dans la contribution de ses hommes au développement de l’humanité dans les domaines de la littérature, la science, la technique et les arts et dans son aptitude à produire de l’héroïsme.

Nos bonnes raisons d’être fiersNos héros ne sont pas nés de l’agression ou de la conquête des terres appartenant à d’autres peuples mais de leurs droits légitimes et honorables de défendre leurs terres et leurs libertés. Les générations futures qui atteindront un plus haut degré de conscience verront en le peuple kabyle un peuple tranquille et pacifique qui n’a jamais détenu d’ esclaves, un peuple qui a honoré la race humaine par son altruisme et sa non-agressivité, et ricaneront de ces peuples de cette humanité qui a osé se dire humaine, après avoir construit leurs empires en réduisant d’autres peuples à l’esclavage, en leur volant leurs terres et leurs biens, le plus souvent, au prix d’horribles carnages au nom d’un dieu sanguinaire qu’ils s’étaient fabriqués à leur hideuse image, ou au nom d’idéologies suprématistes, soi-disant civilisatrices, dénuées de toute forme d’humanité.

Dans le film Little Big Man, devant les massacres commis par les troupes civilisées et civilisatrices du général Custer sur les indiens du Dakota, le centenaire mourant indien tenait à remercier Dieu de l’avoir rendu aveugle pour voir plus loin encore. Alors que deux siècles plutôt, c’est grâce à l’hospitalité des algonquins, à leur cœur chaud et à leur sourire humain que les pères pèlerins avaient réussi à faire naitre une colonie dans le Massachussetts. Le jour du Thanksgiving est un jour d’action de grâce célébré par les blancs avec les natifs en l’honneur de la générosité du seigneur qui les gratifia d’une bonne première récolte, mais aussi un geste de reconnaissance pour l’hospitalité indienne.

Ces empires du mal et du scientisme tomberont en disgrâce devant leur conscience en ayant à rendre des comptes à une humanité plus juste et plus lucide dans sa définition du terme « humain ». Pour développer le continent américain les civilisateurs avaient dévasté, dans le cadre du commerce triangulaire, l’Afrique de 7 millions de ses habitants parmi lesquels des femmes et des enfants arrachés et transportés dans des conditions inhumaines pour aller faire naitre par la pratique de l’esclavage et de toutes les atrocités inimaginables, une civilisation dans le Nouveau Monde qui exterminera les indiens.

En Afrique du Nord les vandales ont produit leur vandalisme qui signifie terrorisme dans tous les dictionnaires du monde, les arabes des Bannu Hilal réputés comme les hordes les plus terribles d’Arabie ont semé la terreur en Afrique du nord allant, selon Ibn Khaldoun, jusqu’à couper la langue à toute personne qui ne s’exprimait pas en arabe. Récemment encore la barbarie de la France salvatrice et civilisatrice avec à l’apogée de sa civilisation l’utilisation des fours crématoires à Guelma, juste après la défaite du nazisme, c’est tous les algériens qui en connaissent quelque chose. En revanche, les berbères qui étaient les seuls blancs du continent Africain vivaient en harmonie avec des noirs sans l’idée de posséder des esclaves ou de déposséder un quelconque peuple de ses terres.

Les peuples face à la loi de KarmaQui va payer pour ces âmes innocentes, extraites à leurs corps dans l’injustice et l’extrême tourmente? Elles vont errer indéfiniment dans l’espace, sans- cesse, à déranger les consciences humaines jusqu’à ce que justice leur soit rendue. Les peuples perpétrateurs de crimes et carnages contre d’autres peuples ne peuvent de ce fait échapper à la loi de Karma. C’est à ce moment là que les peuples pacifiques qui ont vécu selon leurs propres moyens, loin des tentations matérielles sanguinaires, se verront décerner auprès de l’Eternel la palme de l’humanité.

Nous sommes la race du futur, de ces races qui ont placé l’humanité au dessus de toute autre considération. On a toujours labouré nos champs et construit nos modestes maisons avec nos moyens de bord, on a jamais forcé quelqu’un à travailler pour nous dans le but de dépasser le voisin en production et en productivité. Evoluer sur le dos des autres en les forçant à l’esclavage et les dépossédant de leurs terres au prix de massacres et carnages, n’est pas une évolution du tout dans les standards futuristes de « la notion d’humanité ».

Une structure architecturale, aussi grandiose soit-elle, si elle est construite sur le dos des esclaves ou d’une quelconque injustice à l’égard de l’homme comme ce fut le cas des imposantes cathédrales érigées en saignant des hommes au nom du seigneur, ne peut pas être l’œuvre d’un génie qui mérite d’être loué. Le génie humain qui est dirigé dans le sens de la prospérité des hommes et de leur épanouissement s’appelle la science, il s’appelle le scientisme s’il est dirigé dans le sens de leur destruction ou de leur asservissement pour une idéologie despotique fut-elle au nom d’un quelconque dieu ou d’un quelconque tyran. Comme je l’ai déjà écrit quelque part, le monde est infini et eternel, on doit le courir éternellement, pourquoi donc le courir aussi vite en empiétant les règles les plus élémentaires d’humanité et de convivialité. Avec une telle accélération donnée au train de vie des hommes nous risquons de perdre le contrôle de l’engin de notre voyage et nous fracasser la tête contre un mur imprévu. Pourtant la limitation de vitesse est probablement la chose que le genre humain se partage le plus, elle est de rigueur partout sur les réseaux routiers de toutes les nations du monde.

De nos jours, on peut constater que le peuple berbère qui a subi pendant un siècle les reniements gaulois et baathiste avait démarré son combat en 1926 avec l’étoile Nord Africaine et à ce jour, après prés d’un siècle de combat, il n’a jamais tué ou blessé personne. Les enfants du peuple autochtone se sont toujours fait tirer dessus par les différents pouvoirs en place qui se suivent et se ressemblent par leur chauvinisme fasciste et vulgaire sans que le bourreau ne fasse face à la moindre conséquence. Aux yeux d’un kabyle, ces bourreaux sont tous les mêmes qu’ils s’appellent Papon ou Bachagha, Boutef ou Ouyahia. Plus leurs gendarmes ou leurs soldats tuent plus ils font preuve de nationalisme. En toute impunité.

La Kbylie face à un baathisme humilié, aux idées figées et à la peau dure.La contre-culture des années 60 aux Etats-Unis et la révolution tranquille au Québec qui avaient démarré dans les années 60 avaient réussi à donner respectivement un président noir à l’Amérique et une autonomie aux québécois. Les Kurdes en Irak, lieu de naissance du baathiste et, malgré Saddam, ont eu leur cause plus avancée que la nôtre. Pour nous, pas le moindre petit morceau de mouche ou de vermisseau culturel pour venir consoler nos jacasseries centenaires devant un pouvoir de glace qui n’arrête pas de défier tout un peuple, toute une région, dans son sentiment identitaire. Un pouvoir dépassé par les stratégies de communications, ne concevant l’unité que dans la transformation du multiple en un pour fabriquer un pays «monocéphal» derrière une pensée unique produite par un parti unique et diffusée par une télévision unique. Un pays commode où il est possible de gouverner sans trop se casser la tête. Un peuple à l’image d’un troupeau de moutons qu’on pourra rassembler par un simple son de cloche.

Notre mouvement révolutionnaire n’a pas été un fait de milices ou de généraux mais de musiciens, d’écrivains, d’artistes et de poètes. Révolution tranquille, dites-vous, les québécois. Si depuis 1962, nous avons protesté sans causer la moindre victime à notre agresseur, ce n’est pas le cas pour notre agresseur qui, impunité aidant, s’est toujours montré très nerveux à la gâchette. De ce point de vue, si les québécois avaient fait une révolution tranquille dans les 2 sens, nous avons fait une révolution tranquille à sens unique.

Les zaims gonflés par l’idéologie baathiste après avoir essuyé une humiliante défaite contre un minuscule pays comme Israël qui leur a fait boire leur pétrole comme un calice jusqu’à la lie, se rabattent sur leurs populations locales et autochtones pour se décharger de leurs humiliations et leur colère. Tel moustachu étant défié dans sa virilité par une gifle autoritariste d’un gendarme, n’a pas trouvé mieux, pour sauver sa moustache, que d’aller au bout de ses faiblesses décharger son humiliation sur sa femme et ses enfants, la seule façon dans sa lâcheté consommée, de se prouver homme.

Un systéme trop rigide pour épouser le relief du changement
Les gouvernants partisans de la pensée oiseuse ne cherchent qu’à se simplifier l’existence en remplaçant la somme infinie des causes qui participent au fonctionnement de ce monde par une cause unique, la recherche parfois compliquée de solutions à nos problèmes par la désignation simple et toute faite de boucs- émissaires. Ils ne construisent pas en fonction de la réalité du terrain qui s’impose à eux mais en falsifient les caractéristiques physiques pour les accommoder sur le papier avec leur plan machiavélique de construction. De mensonge en mensonge, de falsification en falsification, ils finissent par décrire le terrain, non pas tel qu’il est, mais tel qu’ils voudraient qu’il soit. En philosophie, on appelle les philosophes de la philosophie sans matière ces philosophes spéculateurs qui n’adaptent pas leurs concepts aux choses mais les choses à leurs concepts.


A cette terre nous appartenons, à notre identité nous adhérons dans les gènes que Dieu nous a affectés.Nous avons toujours été ici et nous continuons à exister là où nous sommes. Et nous ne troquons pas notre race berbére contre la race arabe et notre géographie africaine contre la géographie asiatique. Après avoir refusé l’identité gauloise de l’envahisseur par la Mer Blanche {1} nous refusons l’identité arabe de l’envahisseur par la Mer Rouge. Et la plus grande des fiertés, des indépendances et des libertés c’est de s’exprimer au nom de sa mère l’Afrique par le slogan de 2000 ans : l’Afrique aux africains. Le retour aux sources, disent les arabes, est une bénédiction. Si les baathistes veulent nous arabiser qu’ils nous disent en vertu de quelle loi céleste ou terrestre, en vertu de quelle sourate ou de quel hadith. Jusqu’à preuve du contraire nous préférons continuer à exister fideles à notre race, conformément aux gènes que Dieu nous a affectés. Berbères nous étions crées, berbères nous le resterons, par conformité à la volonté de notre Créateur. Sans haine et sans rancune